(rivality runs in the blood since 1974)

La femme habitant au 1487 rue Melrose Grove sort de chez elle un sac d’ordures à la main, son visage radieux, ses cheveux bien mis en places, ses vêtements jaune et fuchsia presque trop pastel pour être à la mode. Comme tous les lundis, soit journée nationale de la pureté et des ordures à Palmer Springs, elle fait un bref bonjour de la main à la voisine d’en face et repart à l’intérieur, là où la perfection et le masque qu’elle porte retombent tous les deux. La richesse possède un prix élevé qui ne paie pas en comptant, mais bien en secrets. La vie des habitants de Palmer Springs est trop parfaite pour être vraie, pour ne pas avoir le moindre petit souci qui les dérange. Cette même dame, du 1487, n’a jamais pu avoir d’enfants et ses jolis bambins qui lui ressemblent, sont le produit de l’union de sa sœur avec son mari. Soeur qu’elle a payé pour enfanter à sa place et qui possède dorénavant un joli petit portefeuille, merci à son ancien alcoolisme maintenant guéri par le choix de la grossesse et de sa sœur maniaque de l’alimentation. Les apparences sont toujours trompeuses, mais Palmer Springs ne le prend pas en compte. Pour régner, il faut être beau, courtois, charismatique et parfait. Ou du moins, frôler un semblant de cettedite perfection. Pendant ce temps de l’autre côté du petit pont qui sépare Palmer Springs de Faircrest, se trouve un couple gay qui vient d’apprendre qu’ils seront parents pour la première fois, une mère monoparentale qui réprimande ses enfants, un homme qui n’a jamais voulu de famille marier à son travail et une adolescente enceinte qui donnera un enfant à ce même couple un peu plus haut. Faircrest ne demande rien des habitants, n’a pas de standard, de mode d’emploi ou de taxe sur l’herbe verte. Une ville des plus banale, qui possède un charme bien unique. Ses habitants aux vies colorées ne sont qu’une partie de ce qui fait de Faircrest une ville meilleure que Palmer Springs, malgré ce qu’en disent les journaux, magazines et top 50 des meilleures et pires villes aux mondes. Oui, certains bâtiments ont des graffitis et ne sont pas nettoyés; Faircrest le voit comme une représentation artistique des habitants. Oui, le coût de la vie est moins élevé, c’est ce qu’il faut pour aider les familles. La différence entre ses deux villes est notable, rendant chacune bien distincte. Mais ensemble, elles forment le petit État – non reconnu – d’Eagle State, tout près de Fairview et Mount Pleasant.